top of page
Photo du rédacteurORIANE INES

Le Blue Klein comme indice de liberté Yves Klein

Dernière mise à jour : 21 août 2018

Yves Klein (1928-1962) est un peintre français autodidacte qui marqua l’histoire de l’art moderne, notamment pour ces peintures monochromes d’un bleu profond et remarquable dit « d’outremer ». Des monochromes bleus, il en a peint 194 tout au long de sa jeune carrière artistique. Il meurt d’une crise cardiaque à l’âge de 34 ans.


"IKB 79" ? Explications

Ce nom de code a une signification originale. Effectivement, IKB pour International Klein Blue. L’artiste a fait breveter la formule de la couleur bleu du tableau en 1960. Celle-ci est symbolique. Elle fut son instrument de recherche, de réflexion, l’objet d’une spiritualité exacerbée, et qui de fait, est sa signature. Ce magnifique bleu résulte d’un mélange d’une résine synthétique aux pigments bleus. Le nombre 79, est celui détenu par le Tate Modern. Dans les faits, IKB 79 n’est ni plus ni moins qu’une couleur, le bleu Klein.


IKB 79, 1959, paint on canvas on plywood,

Tate Modern Museum London


En tant que spectateur, l’appréciation est totale. L’œuvre ne comporte aucune ligne, forme, contour, qui puisse détourner notre attention de la couleur. Celle-ci fut travaillée au rouleau de façon à être uniforme. IKB 79 n’en est pas moins sans identité. C’est l’ADN artistique d’Yves Klein. Apprécier cette œuvre, c’est se laisser transporter par la profondeur de la couleur tant elle est saisissante, régulière, lumineuse et élégante.


« Il s’agit en fait de revenir à la couleur pure, un art sans lignes et sans liens »

Pourquoi le bleu ?

Pour Yves Klein, le bleu est chargé de représentation.

Immatériel d’abord, le bleu rappelle la mer, le ciel, il en dira qu’il n’a pas de dimension.

« il est hors dimension, tandis que les autres couleurs, elles, en ont. (…) Toutes les couleurs amènent des associations d'idées concrètes (…) tandis que le bleu rappelle tout au plus la mer et le ciel, ce qu'il y a après tout de plus abstrait dans la nature tangible et visible » (in L’architecture de l’air, Conférence de la Sorbonne, 1959). Il découvrit cette nuance de couleur dans le ciel des peintures de Giotto di Bondone (1267-1337) à Assise en Italie. Il la travailla pour en faire un bleu dit d’outremer «la plus parfaite expression du bleu ». C’est une couleur qui se suffit par elle-même, qui apposée à d’autres couleurs les absorbent tant sa saturation est vive et fournie. IKB 79 est une invitation à expérimenter la pureté totale de la couleur.


Certains conçoivent l’observation de ce tableau comme apaisante voir méditative. Ce n’est pas mon cas. La couleur est intense, vivante car lumineuse, immatérielle, et agite la pièce. Elle est forte et insolente, donc l’expérience intrinsèque est bouleversante et le feu de la couleur titille instinctivement le génie créatif de chacun, ou pas. Cette expérience est valable pour d'autres œuvres comme Grande Anthropophagie bleue, Hommage à Tennessee Williams (ANT 076), 1960.


Signification de l'oeuvre

L’œuvre (IKB 79) en elle-même transpire l’idée si inhérente et si chère à l’artiste, la liberté.

- Une liberté, liée à son éducation rattachée à la philosophie du judo, entendue comme l’art de l’équilibre et de la maîtrise de soi.

- Une liberté créative, il développa son art en autodidacte, et commença dès l’adolescence.

- Une émancipation artistique forte, il pencha pour un parti pris mystique de son œuvre, refusant à raison l’esthétisme voire l’oppression de celle-ci.

- Une liberté de ton, Yves Klein était conscient très tôt de sa postérité dans le monde de l'Art.

Oriane Ines



Pour en savoir plus :



1 897 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

コメント


bottom of page